Microsoft HoloLens 2 : Toujours d’actualité ?

Écrit par Morgan Klein
10.07.2024
    Réalité MixteAvisTech News

Une review du HoloLens 2 en 2024 ? Hé oui ! Sorti le 7 novembre 2019 (une éternité dans le milieu de la XR), le HoloLens 2 était à l’époque le seul casque de réalité mixte (MR) autonome disponible sur le marché. Orienté professionnel, il est resté sans concurrents sérieux jusqu’en 2023.

Dans le paysage concurrentiel actuel des casques de réalité mixte autonomes, il garde une place malgré son ancienneté. Son système projectif, issu de la réalité augmentée (AR), lui permet de rester pertinent pour certains usages, même avec la concurrence de casques de réalité mixte et de réalité virtuelle autonomes globalement plus performants comme le Meta Quest 3 et l’Apple Vision Pro.

Comme d’habitude : pour le tableau récapitulatif et mon verdict, vous pouvez aller directement à la fin de l’article. Pour le détail, c’est juste après.

Caractéristiques techniques

CaractéristiqueDétail
PrixÀ partir de 3,849.00 €
ProcesseurQualcomm Snapdragon 850 Compute Platform +Holographic Processing Unit
Mémoire vive4 Go  LPDDR4x
AffichageDeux écrans holographiques MEMS pour 2048 x 1080 pixels par œil
Taux de rafraîchissement60 Hz
Champ de vision52° en diagonale
Réglage de la distance interpupillaireréglable calculé
Stockage64 Go de mémoire flash eMMC
Autonomie2h30 – 3 h
Poids566 g
Tableau des caractéristiques techniques du Hololens 2

Un système projectif issu de la réalité augmentée

On va commencer par le commencement. C’est-à-dire, en quoi ce casque de réalité mixte autonome est-il différent des autres ? Comme je l’expliquais plus haut, il a un système projectif issu de la réalité augmentée. La partie avant du casque est une paroi transparente sur laquelle vont être “projetés” les éléments 3D qui vont venir s’intégrer à la réalité devant les yeux de l’utilisateur. Quelques autres casques avec cette spécificité technique ont été lancés mais ils n’existent désormais plus.

À l’opposé, la réalité mixte des casques comme le Meta Quest 3 ou l’Apple Vision Pro vient des technologies issues de la réalité virtuelle. Une ou des caméras filment le monde réel, le retranscrivent via des écrans dans le casque avec intégration d’éléments 3D.

Contrairement à ces derniers, qui sont “fermés”, quand on met le HoloLens 2 sur sa tête et qu’il est éteint, on voit le monde réel. Cette spécificité permet certaines choses tout en en rendant d’autres impossibles.

Design et confort d’utilisation

Le HoloLens 2 a un design très simple et minimaliste qui, du coup, fait très pro.

Il est très bien équilibré, avec une petite batterie à l’arrière et une partie avant légère. Il ne fait donc pas mal à la tête et peut être gardé longtemps, ce qui le rend idéal pour un usage professionnel.

L’écran présent sur l’avant peut être relevé facilement, ce qui est vraiment pratique pour les interactions dans le monde réel pendant l’expérience immersive. Aucun problème pour passer de l’immersion au monde réel en moins d’une seconde.

On peut aussi ajouter que la partie avant du casque ne repose pas sur le visage, ce qui a un grand impact en termes de confort et fait qu’il n’y a aucun problème pour le porter avec des lunettes.

C’est également, à ma connaissance, le seul casque immersif qui est labellisé pour être utilisé comme des lunettes de protection en usine. Il y a même une version où il est intégré à un casque de chantier.

Performances et graphismes du Hololens 2

Le HoloLens 2 est équipé d’une puce datant de 2019, la Qualcomm Snapdragon 850 Compute Platform, qui offre des performances comparables à celles d’un Quest 2. Sa mémoire vive de 4 Go et son taux de rafraîchissement de 60 Hz rendent ses performances en deçà des casques MR autonomes concurrents tels que le Quest 3 et le Vision Pro. Des limitations à prendre en compte par les développeurs en cas de création d’une application sur-mesure.

Pour ce qui est de la qualité visuelle, une fois de plus du fait du système projectif, principalement destiné à des applications professionnelles spécifiques, il est difficile de comparer ses performances avec d’autres casques de réalité mixte. Les graphismes sont optimisés pour fournir des hologrammes clairs et précis mais la gamme de couleurs est limitée car il s’agit de projections : les noirs sont peu visibles, les couleurs assez fades…

Le champ de vision est également significativement restreint au regard de la concurrence (52° en diagonale pour le HoloLens 2 contre 110° x 96° par exemple pour le Meta Quest 3).

Réalité mixte

Un des aspects très pratiques avec le HoloLens 2 est que, quand on met le casque, on voit le vrai monde et il est très ouvert. Ce qui permet à des personnes plus néophytes de ne pas être perdues ou d’avoir l’impression d’être enfermées. Cela en fait donc un très bon casque pour débuter la réalité mixte avec tous types d’utilisateurs.

Avec le HoloLens, Microsoft a été le premier à avoir un système de réalité mixte performant avec une vraie occlusion fonctionnelle, c’est-à-dire la capacité des objets virtuels à être positionnés, en partie cachés, derrière des objets réels. Elle est qualitative mais pas au niveau par exemple de celle de l’Apple Vision Pro qui, de plus, inclut l’occlusion du hand tracking. La faute en partie au taux de rafraîchissement mais rien de surprenant avec 5 années qui séparent leurs sorties respectives.

Contrairement à ses concurrents, qui nécessitent d’établir une zone spécifique dans laquelle évoluer (le “guardian”), le HoloLens 2 est vraiment conçu pour qu’on se déplace avec dans l’espace réel. Il se distingue particulièrement par sa capacité à créer un maillage 3D précis de l’environnement et à verrouiller des objets holographiques dans l’espace, même après un déplacement substantiel.

Toujours en lien avec ce fonctionnement projectif, la visibilité des hologrammes est très réduite en cas de forte luminosité. À noter qu’une solution tierce de visière solaire à ajouter au HoloLens 2 existe pour pouvoir travailler avec le casque en extérieur.

Ergonomie et Interface Utilisateur (UI)

Comme je l’ai mentionné, son set up est spécifique car il n’y a pas de guardian à créer ou de distance inter-pupillaire à régler manuellement. On va mettre le casque et devoir se connecter à son compte Microsoft puis passer par un calibrage notamment du eye tracking.

L’interface est Windows, ce qui est bien, car on ne perd pas trop ses repères. Il y a un menu démarrer comme tous les Windows, qui apparaît quand on vient toucher avec son index l’avant de son poignet. Là, on peut prendre les fenêtres et les fixer où on le souhaite, changer leur taille et se balader librement dans notre espace en interagissant avec les objets que l’on souhaite.

Le eye tracking est positionné au niveau de la lunette, ce qui va permettre deux choses : la possibilité de faire des applications qui utilisent le eye tracking, et la gestion automatique de la calibration du positionnement des yeux. Une fois l’étalonnage du eye tracking fait, la distance inter-pupillaire est calculée en interne par le casque qui ajustera l’affichage en fonction.

La reconnaissance rétinienne pour la connexion au compte Microsoft sera également possible à partir de ce moment-là, en plus du mot de passe ou du code. Une fonction qui est franchement très pratique.

Le HoloLens 2 n’a pas de manettes, ce qui est un autre bon point pour les débutants. Cela signifie qu’il n’y a pas besoin de gérer de piles ou de batteries, ni d’apprendre à utiliser des manettes. Cette spécificité implique que l’input va être le hand tracking. Le hand tracking du HoloLens 2 était vraiment excellent au moment de sa sortie. Le Meta Quest 3 et l’Apple Vision Pro font désormais un peu mieux mais celui du HoloLens 2 reste précis, permettant des interactions naturelles et intuitives.

Ce sont les premiers à avoir inventé tout un lexique d’interaction avec les mains, lexique ensuite repris et adapté par d’autres fabricants.

Autonomie

En ce qui concerne la batterie, le HoloLens 2 est au niveau de la concurrence avec une autonomie de 2h30 à 3h selon l’utilisation. Ce qui lui permet d’être utilisé pour des sessions prolongées sans interruptions fréquentes pour recharger.

Écosystème du Hololens 2

Microsoft est très implanté dans le monde professionnel et le HoloLens 2 étant un casque Microsoft, il inspire plus confiance que d’autres, par exemple les casques Meta, entreprise ayant été l’objet de scandales liés à la sécurité des données.

L’écosystème du HoloLens 2 est aussi étroitement intégré avec les solutions Microsoft, notamment les applications Office, Dynamics 365 et autres services cloud. Cette intégration permet aux utilisateurs professionnels de maximiser leur productivité en utilisant des outils familiers dans un environnement de réalité mixte.

Il y a un accès sécurisé au casque via un portail web : on tape l’adresse IP de son casque dans le navigateur et on a accès à tout un set d’outils et aux données du casque. On peut donc facilement transférer des fichiers, installer des applications, faire de la maintenance, récupérer le modèle 3D, avoir accès au flux vidéo pour faire du mirroring etc.

Microsoft est compatible avec Miracast, le HoloLens 2 a donc la capacité d’envoyer son flux vidéo vers d’autres appareils qui sont compatibles Miracast (ce qui est courant en entreprise). Ce sont tous ces aspects qui font de ce casque le plus facilement déployable à l’échelle.

Au niveau développement, le HoloLens 2 est compatible par défaut avec Unity. Microsoft dispose d’un SDK (kit de développement) : le Microsoft Reality Toolkit, qui est de très haute qualité avec beaucoup de briques de design.

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Prix

Casque positionné pour les professionnels, cela se ressent dans son prix et il faudra passer par un revendeur officiel pour s’en procurer un. Le HoloLens 2 débute à 3 849 € pour sa version classique. Son “industrial edition” monte à 5 049 € tandis que sa version intégrée à un casque frôle les 6 000 €.

Le HoloLens 2, mon verdict

Malgré la concurrence composée de casques MR/VR plus récents et globalement plus performants, il garde une place à part du fait de son système projectif issu de la réalité augmentée. Ce dernier fait de lui le meilleur choix pour certains usages tels que le remote assist. C’est également le casque le plus facilement déployable à l’échelle dans un monde professionnel de type industriel.

Comme vous l’aurez compris, c’est vraiment un casque conçu pour des applications professionnelles. Aucun intérêt pour un particulier.

Points fortsPoints faibles
Ecosystème Microsoft entrepriseFaible champs de vision
Précurseur en terme d’usage et de hand trackingSystème projectif dont les couleurs ne sont pas très belles ni très puissantes
Léger et équilibréIncapable de faire de la réalité virtuelle
Handtracking de bonne qualitéPrix élevé
Simple d’utilisation et pour développer dessusPas ou peu d’applications compatibles en dehors des applications Microsoft
Est certifié lunette de protection
Visière peut être relevé pour briser l’enfermement
Eye tracking qui permet une connexion par reconnaissance de l’oeil
Peu immersif et donc peu oppressant
Compatible Miracast

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Rédigé par Morgan Klein

Développeur senior avec 12 ans d'expérience dans le développement Unity et depuis 10 ans dans les technologies immersives : Réalité Virtuelle, Réalité Augmentée, Réalité Mixte. J'ai lancé mon studio XR en 2019 et depuis, j'ai accompagné plus de 80 clients différents sur des projets immersifs.