La réalité mixte, naviguez entre deux mondes
Entre réel et virtuel, vous n’avez plus à choisir. La Réalité Mixte (MR), aussi appelée Spatial Computing, implémente des hologrammes 3D virtuels directement dans votre environnement réel. C’est la coexistence simultanée et sur un pied d’égalité de deux environnements, réel et virtuel.
La réalité mixte utilise aussi bien des technologies de la réalité virtuelle (VR) que de la réalité augmentée (AR), et les fusionne. Elle est en partie issue des caméras de motion capture, notamment la Microsoft Kinect (2010). Le premier casque de réalité mixte date de 2013 : c’est le Méta 1 (non, pas le Meta/Facebook), présenté pour la première fois au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas l’année suivante.
Avec la réalité mixte, on peut filmer le réel et y ajouter une surcouche virtuelle pour projeter la fusion des deux devant vous via un casque : ça provient des technologies de la VR (cf. casque Varjo XR-4 ou Meta Quest 3), ou bien mettre des objets virtuels devant vos yeux : ça provient des technologies de l’AR (cf. casque Microsoft HoloLens 2). La majorité des appareils devraient à terme pouvoir immerger dans l’AR ET la VR : ils seront donc tous des appareils de réalité mixte. C’est déjà le cas, par exemple, du casque XR de Varjo ou du tout récent Lynx.
La réalité mixte en action
Le plus simple pour comprendre reste un exemple
DécouvrirAugmenter un objet ou un environnement réel
Comme la plupart des casques de réalité mixte tirent tout de même du côté des technologies de réalité augmentée, on recommande de les utiliser comme on le ferait avec l’AR : pour augmenter un objet ou un environnement réel. Par exemple, pour se former à la médecine, l’accès à un corps humain est souvent complexe, on peut donc l’ajouter sous la forme d’un hologramme réaliste pour s’entraîner.
L’inverse reste possible. Le Varjo XR-4 est fréquemment utilisé pour apprendre les process de maintenance de matériel défense peu disponible, comme un hélicoptère. Dans ce cas, on simule la machine avec un jumeau numérique 3D haute définition et on le place dans un environnement virtuel comme un hangar de maintenance. Tout en gardant l’usage de certains outils réels pour apprendre la bonne gestuelle et rester au plus proche du réel.
Mains libres, autonomes (les casques de réalité mixte sont maintenant pour la plupart sans fil), dotés d’un micro, de haut-parleurs et de caméras…. Vos vidéoconférences se transforment : votre interlocuteur voit avec vos yeux, vous guide très précisément sur des tâches spécifiques. Ce cas d’usage très plébiscité, s’appelle le Remote Assist ou Assistance à Distance et permet à une personne sur le terrain comme un opérateur ou un médecin, d’appeler un expert pour bénéficier de son expertise et de contenu spatialisé en temps réel : images, vidéos, modèles 3D…
En règle générale, les interactions dans ces expériences se font sans les manettes, qui sont plus caractéristiques de la VR. En réalité mixte, vous évoluerez et interagirez avec les hologrammes 3D avec vos mains, de la manière la plus intuitive et naturelle du monde.
Source @meta
Cela facilite grandement la prise en main, quel que soit son niveau d’acculturation avec la réalité mixte.
Côté marché, Microsoft s’appropriait la part du lion avec le HoloLens 1 puis le HoloLens 2, avec plusieurs centaines de milliers d’exemplaires vendus depuis sa sortie en 2016. Cependant, depuis 2023, le programme Microsoft Mixed Reality bat de l’aile. Suite au renvoi d’Alex Kipman (le responsable produits HoloLens), au succès commercial mitigé (au regard des dizaines de milliards investis par Microsoft) et face à des choix techniques limitant comme le “See Through” (technique pour afficher des Hologrammes dans l’espace grâce à une superposition d’écrans transparents), Microsoft a changé de fusil d’épaule.
En 2023, à l’occasion de sa fameuse conférence, la Meta Connect, Meta annonce la sortie de son Meta Quest 3 et également un partenariat stratégique avec Microsoft.
Mon analyse est qu’avec Meta poussant une vision B2C autour du gaming (jeu-vidéo) depuis le rachat d’Oculus en 2014 et suite aux nombreux scandales sur la sécurité des données, comme avec Cambridge Analytica, Meta peine à gagner la confiance des entreprises. De son côté, Microsoft a une confiance et une image B2B très forte grâce à son système d’exploitation (OS) et surtout sa suite office Microsoft 365, mais a du mal à percer avec ses casques : échec avec les Mixed Reality Partners (Lenovo, Acer, Asus etc.) et déclin du HoloLens 2.
Ce partenariat apparaît donc comme le parfait compromis entre les 2 géants : Meta met à disposition une version “Pro” de son Quest 3 et Microsoft fournirait sa suite logicielle, la Windows Mixed Reality.
Meta Quest 3 @meta
INSOLITE #1 – UN CASQUE SOUVERAIN, LE LYNX R-1
Fondée en 2018 par Stan Larroque, la startup Lynx XR propose le 1ᵉʳ casque de réalité mixte (MR) français, le Lynx R-1. Comme nombre de ses confrères, il permet d’accéder à un environnement complètement virtuel (VR) ou en réalité mixte. Sa spécificité première est qu’il est entièrement Open Source et permet donc de nombreux cas d’usage. De plus, son OS étant développé 100% en France, il intéresse de nombreux secteurs sensibles comme l’industrie ou la défense.
Réalité mixte, une concurrence à la traîne.
Depuis l’émergence des 1ᵉʳˢ casques de réalité mixte en 2014, le marché a longtemps été dominé par le HoloLens de Microsoft de 2015 à 2023.
Chez les entreprises concurrentes, c’est l’hécatombe. Nombre de sociétés pionnières dans le domaine ont mis la clé sous la porte ou sont en difficulté malgré les millions et même les milliards de financements. L’histoire la plus emblématique est celle de Magic Leap, fondé en 2010, qui mise (trop ?) sur la communication. Après une levée de fonds de plus de 2,63 Md$, comptant notamment Google et le groupe Alibaba parmi les investisseurs, et huit ans d’attente ponctués de teasers vidéo prometteurs, le Magic Leap One est sorti en août 2018… Et a fait un tollé. Critiques négatives, déception générale : le casque ne correspondait pas aux vidéos et ne surpassait pas l’HoloLens de Microsoft, sorti deux ans plus tôt.
Avec guère plus que quelques milliers d’exemplaires vendus de sa 1ʳᵉ version, et une seconde version guère plus encourageante, le CEO et fondateur de Magic Leap est poussé vers la sortie. Dernier rebondissement, en 2024, avec l’annonce d’un partenariat stratégique avec Google, également investisseur. Cette collaboration pourrait amener un concurrent de poids, élargissant ainsi le marché.
Ces difficultés entrepreneuriales, combinées à des difficultés techniques et probablement à une “hype” en berne, font que les technologies de réalité mixte sont encore peu répandues.
Avec les progrès aussi récents que fulgurants, il est probable, que l’intelligence artificielle offre un nouveau bol d’air à la réalité mixte en permettant de réduire conséquemment la taille du matériel.
INSOLITE #2 : UN CASQUE DE RÉALITÉ MIXTE DYI (DO IT YOURSELF)
C’est un casque de réalité mixte atypique qu’a conçu Leap Motion. Le « Project North Star » est un casque dont les plans hardware et le code software sont disponibles en open source. À vous de le fabriquer vous-mêmes dans votre université ou dans votre fablab, si le cœur vous en dit…
La réalité mixte par secteurs : découvrez les cas d’usage
D’après nos retours d’expérience sur l’HoloLens 2, le Varjo et le Meta Quest 3, les technologies MR sont les plus utiles dans les industries, la vente, l’immobilier, la culture et le domaine militaire. Quelques exemples concrets par secteurs.
Immobilier. La branche matériaux de construction du groupe BASF s’est associée au studio 3DSpin pour présenter un matériau d’isolation technique. Via une application HoloLens 1, le client peut découvrir le matériau et ses différentes couches techniques comme s’il voyait à travers le mur. Le résultat : une présentation d’un matériau complexe qui prenait auparavant une heure ne prend plus que quelques minutes.
Culture. Le musée des Plans-Reliefs a fait appel à HoloForge et Microsoft pour augmenter la maquette du Mont-Saint-Michel. L’application présente l’évolution architecturale du Mont entre l’époque présentée par la maquette et aujourd’hui.
Industrie. Renault Trucks a fait appel à Immersion pour développer une application de contrôle qualité fin de chaîne. Grâce à l’HoloLens, le technicien valide une liste de points de contrôle pour s’assurer que le moteur est conforme au cahier des charges. Le résultat : plus aucune erreur sur le test qualité.
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